Vous trouverez ci-dessous, la lettre envoyée à la Conférence des Grandes Écoles, par Mesdames les Présidentes de Femmes et Sciences, Femmes et Mathématiques et FI, pour la sensibiliser à l'importance de prendre en compte l'enjeu de la féminisation des métiers d'ingénieurs, dans ses propres prises de position.
Femmes & Sciences
7 rue Lamennais
75008 Paris
Paris, le 13 octobre 2016
Madame Anne-Lucie WACK
Présidente de la CGE
11 rue Carrier-Belleuse
75015 Paris
Madame la Présidente,
Nous avons pris connaissance des « 24 propositions de la Conférence des Grandes Ecoles
pour un enseignement supérieur agile, attractif, soutenable et ouvert » destinées aux
candidats à l’élection présidentielle 2017 et récemment rendues publiques par la CGE.
Il nous apparaît qu’il manque à ces propositions très générales une dimension importante. En
effet, il n’est nulle part fait état du grave déficit de jeunes femmes dans les écoles d’ingénieurs
ainsi que dans les formations LMD en sciences et technologies à l’Université, et de
l’impérieuse nécessité d’actions volontaristes pour combattre cet état de fait. Les chiffres sont
connus de tous, et en particulier de la CGE via les travaux de son groupe Egalité.
La CGE asigné le 28 janvier 2013 une charte pour l’égalité entre les femmes et les hommes avec la
Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Geneviève Fioraso, et celle des
Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et la CGE se dit engagée dans des actions en
faveur de l’égalité femmes/hommes. Le communiqué de presse de la CGE en date du 9 mars
2015 précise même que l’un des piliers de cette charte est « Le développement en amont des
études supérieures, et principalement auprès des jeunes filles, d’une politique d’attractivité
des cursus de grandes écoles et notamment dans les domaines des sciences et techniques ».
Il est donc surprenant de constater l’absence de toute proposition à ce sujet parmi les 24
identifiées par la CGE. Nous savons que des secteurs essentiels pour la compétitivité du pays,
comme l’informatique, les mathématiques appliquées, les sciences de l’ingénierie et des
systèmes, etc. attirent aujourd’hui fort peu de femmes. Il convient donc d’y porter une
attention toute particulière.
Les mesures que vous préconisez pour accroître l’ouverture sociale des établissements
relevant de la CGE, qui sont très nécessaires, pourraient être transposées pratiquement à
l’identique pour accroître l’égalité femmes/hommes dans les recrutements des écoles
d’ingénieurs et les carrières d’ingénieurs et de scientifiques.
Il est assez surprenant que, alors que la plate-forme Sillages de la CGE a ouvert en 2015 un
FLOT (MOOC) intitulé « Etre en responsabilité demain : se former à l’égalité
femmes/hommes », réalisé avec la participation de la CGE et des associations oeuvrant à
l’égalité dans les métiers scientifiques et techniques, dont les nôtres, il ne soit fait aucune
mention de ces questions dans les propositions de la CGE.
Plus globalement, les 24 propositions n’évoquent nullement la nécessité d’accroître
l’attractivité des filières scientifiques pour tous les jeunes, filles et garçons, ni les moyens d’y
parvenir, en particulier en s’intéressant à la nature même des formations pré- et postbaccalauréat
sur lesquelles la Commission Amont de la CGE pourrait s’exprimer.
L’association Femmes & Sciences, associée aux associations femmes et mathématiques,
Femmes Ingénieures propose donc de vous rencontrer pour discuter de ces questions et si
possible établir des propositions communes en ce sens aux candidats à l’élection
présidentielle 2017.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d'agréer l’expression de nos salutations
distinguées.
SylvaineTurck-Chièze,
présidente de Femmes & Sciences
Aline Aubertin
présidente de Femmes Ingénieures
Laurence Broze
présidente de femmes et mathématiques