Ce 8 mars 2025, pour la première fois, le ministère de l'Éducation nationale organisait un événement en petit comité, dédié à l'égalité entre filles et garçons à l'école. Merci à Élisabeth Borne, Ministre de l'Education Nationale, de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche pour cette invitation.
📌 Un enjeu majeur : dépasser les stéréotypes
Lors de cette rencontre, Laurence Ducousso-Lacaze, référente académique à l'égalité filles-garçons, a partagé une expérimentation menée depuis 2023 dans l’académie d’Amiens. Un programme de formation pour les enseignants en mathématiques y est testé afin d'identifier et de déconstruire les biais inconscients en classe, en 4 points : Voir - Justifier - Comprendre - Agir. L’enjeu dépasse largement la question du choix des élèves : il ne s’agit pas de « forcer » les filles à aimer les maths, mais de leur permettre de s’y projeter sans entraves.
Un exemple marquant ? L’analyse des bulletins scolaires : on y retrouve souvent des commentaires comme « travail sérieux, poursuivez vos efforts » pour les filles et « n’exploite pas tout son potentiel » pour les garçons. Des messages anodins en apparence, mais qui influencent profondément la confiance en soi et les trajectoires d’orientation.
Lors de cet événement, des échanges avec de jeunes élèves ont permis d’entendre leurs propres constats et expériences. Certains ont dénoncé les stéréotypes encore présents dans leur parcours, tandis que d’autres ont partagé des initiatives concrètes mises en place dans leurs établissements, notamment dans l’Académie de Versailles, pour sensibiliser à l’égalité filles-garçons.
📌 Former les enseignants pour changer la donne
Lors d’un échange avec Élisabeth Borne, Aline Aubertin, Présidente d'honneur et Catherine Le Hen-Ferrenbach ont souligné deux points essentiels :
➡️ L’impact de la réforme du Bac sur l’orientation des filles vers les filières scientifiques. Nous n’inverserons pas la diminution du pourcentage de filles qui s’orientent vers les filières d’ingénieurs, sans revoir le choix des spécialités.
➡️ L’impérieuse nécessité de former les enseignants aux stéréotypes de genre, car nous sommes toutes et tous porteurs de biais inconscients que nous reproduisons si nous n’en sommes pas conscientisés.
Au sein de l’association Femmes Ingénieures, dans laquelle nous sommes engagées depuis une trentaine d’années, nous œuvrons depuis des années pour ouvrir le champ des possibles aux jeunes filles et leur permettre de choisir leur avenir en toute liberté.
📌 Au-delà des quotas
Comme l’a rappelé la députée Céline Calvez, les quotas ne sont qu’un outil temporaire pour rééquilibrer et compenser un retard historique, lorsqu’il existe un vivier. En revanche, ils ne seront pas efficaces au niveau des classes préparatoires et des écoles d’ingénieurs.
L’enjeu de fond reste le même : permettre à chaque élève, fille ou garçon, de croire en ses rêves et de se projeter sans barrière invisible, c’est ce qu’Élisabeth Borne a partagé en conclusion de cette rencontre.
💡 Sensibilisation, formation, engagement : les leviers sont connus, reste à les actionner.