L’association Femmes Ingénieures était invitée au Ministère du travail, avec une délégation composée de Isabelle Valentin, Catherine Lehen-Ferrenbach et Aline Aubertin, à l’occasion de l’annonce des mesures de la récente loi : Avenir professionnel, par la Ministre du travail, Muriel Penicaud.
Cette loi devrait permettre une vraie avancée en matière d’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Négociée et élaborée avec les partenaires sociaux, la loi impose que l’égalité salariale entre les femmes et les hommes en entreprise fasse désormais l’objet d’une obligation de résultats, et non plus simplement d’une obligation de moyens. Elle s’articule autour de 4 éléments :
1- Mesure, avec l’élaboration d’un index de l’égalité femmes-hommes, sur 100 points, calculé avec 5 indicateurs :
- Suppression des écarts de salaire entre les femmes et les hommes, à poste et âge comparables ;
- Même chance d’avoir une augmentation pour les femmes que pour les hommes ;
- Même chance d’avoir une promotion pour les femmes que pour les hommes ;
- Rattrapage d’augmentation de salaire des salariées à leur retour de congé maternité ;
- Pourcentage de femmes dans les 10 plus hautes rémunérations.
2- Transparence : chaque entreprise devra publier ses résultats sur son site
3- Obligation de rattrapage, si l’index est inférieur à 75. L’entreprise aura 3 ans pour faire le rattrapage salarial.
4- Contrôle : les entreprises qui n’auraient pas réalisé le rattrapage dans 3 ans pourraient être sanctionnées jusqu’à 1% de leur masse salariale.
Les entreprises de plus de 250 salariés devront publier les données 2018 avant fin 2019.
Cette loi devrait être de nature à vraiment changer les choses en matière d’égalité femmes-hommes, la limite étant bien-sur la capacité de l’inspection du travail à établir les contrôles.
Rappelons les écarts de salaires médians, mais surtout de carrière entre les ingénieur.e.s : 5% en début de carrière, difficile à expliquer lorsque l’on sait que les entreprises cherchent à embaucher plus de femmes, pour 13% entre 40 et 49 ans et 21% en fin de carrière, pour des évolutions de carrière et donc des postes différents.
Ce nouvel outil nous parait donc utile et intéressant et nous incitent à être encore plus vigilantes sur la situation des ingénieures.
Nous avons eu également l’occasion d’un court échange avec Madame la Ministre, qui a eu l’occasion de tisser des liens avec notre Vice-Présidente Catherine Lehen-Ferrenbach lors du Global Summit of Women à Tokyo, où Muriel Penicaud avait pris la présidence de la délégation française, dont nous étions membre.
Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer aux deux documents ci-joints publiés par le Ministère du travail.
/offres/doc_inline_src/82/l_index_de_l_egalite_22-11-18.pdf
/offres/doc_inline_src/82/egalite-femmes-hommes_0518%2BMinistE8re.pdf